Evènement de clôture du projet Mobi-TRE «Hajti Bik»

[COMMUNIQUÉ DE PRESSE]

Tunis, le 29 novembre 2022

Le 30 novembre auprès du Siège du Centre de la Promotion des Exportations de la Tunisie (CEPEX) à Tunis et transmis en direct streaming sur la page Facebook de Hajti Bik, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) en Tunisie organise l’événement de clôture du projet Mobi-TRE « La migration en tant que ressource : mobilisation de la diaspora tunisienne et stabilisation des communautés défavorisées en Tunisie». En présence du Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, M. Nasreddine Nsibi, et de l’Ambassadeur d’Italie, M. Fabrizio Saggio, cet événement réunit les représentants des partenaires gouvernementaux ayant contribué à l’initiative, des bailleurs de fonds, de la communauté internationale, de la diaspora tunisienne en Italie et des entrepreneur.e.s bénéficiaires du projet.

Le projet Mobi-TRE, mis en œuvre par l’OIM et financé par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS), a voulu contribuer au développement économique des régions du Nord-Ouest et du Sud-Est de la Tunisie, à fort potentiel migratoire, à travers la mobilisation et l’engagement des membres de la diaspora tunisienne, plus particulièrement celle établie en Italie.

« Parmi les interventions que l’Italie finance en Tunisie, les programmes de soutien et de promotion de l’entrepreneuriat ont acquis une importance croissante ces dernières années et se sont imposés comme une alternative valable au problème du chômage, en particulier chez les jeunes et dans les zones les plus marginalisées. Mobi-TRE est un projet innovant pour la Coopération italienne, car pour la première fois il implique la diaspora tunisienne résidente en Italie dans l’investissement dans leur pays d’origine, favorisant ainsi leur participation active aux actions de développement, loin des modèles classiques de soutien basés sur les dons. Nous nous réjouissons de voir la diaspora tunisienne en Italie devenir un acteur clé du développement socio-économique et un promoteur du savoir-faire tunisien », déclare M. l’Ambassadeur d’Italie, Fabrizio Saggio.

Des résultats tangibles atteints dans le cadre de ce projet incluent, entre autres : l’organisation de 4 Forums sur l’investissement et l’engagement de la diaspora à Médenine, Le Kef, Jendouba et Tataouine ; la réalisation de webinaires de mobilisation de la diaspora en faveur de l’investissement en Tunisie et de formations mixtes pour les entrepreneur.e.s et les investisseur.se.s TRI ;  l’organisation de sessions de formation en levée de fonds ; l’élaboration et la divulgation du Guide de l’Investissement pour les Tunisiens Résidant à l’Etranger en langue français-arabe; l’accompagnement des porteurs de projets à travers un coaching one-to-one et des cycles de formation en Webmarketing pour un total de 58 projets entrepreneuriaux appuyés dans les 4 régions, incluant 40% de femmes entrepreneuses et 60% d’hommes entrepreneurs. Le projet a soutenu la création et le maintien d’au moins 248 emplois directs et indirects et enregistré une forte implication des Tunisiens Résidents en Italie (TRI), dont l’apport d’investissement s’est élevé à environ 1 790 000 TND équivalent à 558 000 EUR.

Le rôle des membres de la diaspora en tant que levier de développement et de croissance économiques n’est plus à démontrer. Outre les transferts de compétences, de connaissances et de savoir-faire, elles constituent une source importante d’investissement et d’encouragement à l’entrepreneuriat et de création de l’emploi notamment pour les jeunes.” souligne Monsieur Azzouz Samri, Chef de mission de l’OIM Tunisie.

Le projet Mobi-TRE est une initiative pilote de l’OIM en matière d’engagement de la diaspora pour le développement en Tunisie, qui à présent se voit consolidé de 4 ans d’expérience en coopération transnationale, gouvernementale et locale en partenariat avec les institutions publiques et privées en Tunisie et en Italie, pouvant compter sur une diaspora tunisienne dont le nombre ne cesse d’accroitre – près de 14,7% de la population totale, soit 1,731,619 selon le dernier recensement (OTE, 2021). Fort d’un impact tangible et mesuré sur le plan économique et socioculturel au niveau des régions cibles de développement prioritaire, les résultats clés de l’intervention seront présentés durant cet événement de clôture du projet qui a joué un rôle significatif dans l’incitation à l’investissement notamment à travers les transferts de capitaux sociaux, humains, culturels et financiers.

Pour plus d’information, contactez :
M. Boubaker BOURICHA : bbouricha@iom.int ou au +216 29 686 462
Mme. Martina PALAZZO : martina.palazzo@aics.gov.it ; comunicazione.tunisi@aics.gov.it ou au +216 71 893 144

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L’OIM organise un Marché de Noël pour aider les entrepreneurs et artisans tunisiens

[COMMUNIQUE DE PRESSE]

Tunis, 15 décembre 

L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) travaille en étroite collaboration avec les autorités locale tunisiennes, pour la promotion et le développement des régions marginalisées. Etant donné le contexte actuel de la pandémie Covid-19 qui a eu un impact majeur sur les micro-entreprises, notamment dans le contexte du projet Mobi-TRE, elle a eu d’importantes répercussions sur les micro-projets et les entrepreneurs, exacerbant les inégalités économiques, fracturant l’emploi, et augmentant la fragilité des entreprises. Aujourd’hui plus que jamais, la mobilisation et l’engagement de la diaspora tunisienne est sollicité dans l’appui au développement régional et national.

En temps de crise, il est important de témoigner son soutien pour la communauté, ce support en effet compte plus que tout pour ces ambitieux entrepreneurs tunisiens. Dans ce contexte, l’IOM Tunisie (MOBI-TRE) organise un Marché de Noël où différents entrepreneurs et artisans viendront exposer leurs produits artisanaux d’exception : huiles essentielles et produits bio de Oued Meliz, des  huiles végétales de thym, romarins ou lavande de culture sauvage de la région de Jendouba, des tissage de Tajerouine, des huiles essentielles figue de barbarie de Médenine, des produits dérivés de caroube, des habits traditionnels berbère et amazigh de Tataouine ou encore de la gastronomie locale de la région de Médenine. Ce marché de Noël est une opportunité exceptionnelle pour découvrir des produits de qualité et ainsi exprimer une solidarité avec les entrepreneurs tunisiens des régions marginalisées à savoir le Kef, Jendouba, Médenine et Tataouine.

Jamila Labiadh de l’entreprise qui porte son nom Jamila Labiadh, fabrique des huiles essentielles avec la technique de transformation de plantes aromatiques et médicinale de culture sauvage et bio dans la région de Médenine. L’année 2020 a fragilisé son entreprise, “comme tous les artisans, la pandémie de la Covid-19 a impacté mon entreprise de manière pénible. J’espère pouvoir finir l’année sur une note positive avec ce Marché de Noël”. Le chef de mission de l’OIM a exprimé « l’OIM s’engage à promouvoir les investissements de la diaspora dans les régions marginalisées de la Tunisie, grâce à l’aide de l’Agence Italienne pour la Coopération et le Développement (AICS), nous espérons que ce marché de noël fera une réelle différence pour ces talentueux entrepreneurs ».

Le Marché de Noël de l’OIM pour la promotion et la mise en valeur des produits artisanaux des exposants du programme Mobi-TRE se tiendra à l’Espace Art Sadika Gammarth, ce marché des exposants est ouvert au public à la fin de la semaine prochaine, notamment :

Samedi 19 décembre, de 10h à 18h
Dimanche 20 décembre, de 10h à 18h

Pour plus d’informations sur l’événement, prière de visiter notre page Facebook sur ce lien : https://www.facebook.com/events/144127267174640/

Le projet Mobi-TRE « Hajti bik » est un programme financé par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS), exécuté par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), organisme des Nations Unies chargé des migrations, et en étroite collaboration avec les autorités tunisiennes au niveau national et régional, la société civile et le secteur privé en Italie et en Tunisie, ce programme vise à :

  • promouvoir les investissements de la diaspora tunisienne, plus particulièrement celle établie en Italie avec des entrepreneurs tunisiens, afin de favoriser le développement régional de la Tunisie dans une perspective de coopération transnationale ;
  • développer les opportunités d’emploi pour les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Est de la Tunisie, afin de faire reculer la pauvreté tout en diminuant les risques liés à la migration irrégulière.

Pour plus d’informations, nous vous prions de contacter :

Mr. Boubaker BOURICHA sur le :

Numéro : 29 686 462
Adresse mail : bbouricha@iom.int

Mr. Riadh KADHI sur le :

Numéro : 28 787 805
Adresse mail : rkadhi@iom.int

Rendez-vous à Jendouba pour la troisième édition du « Forum de la Promotion de l’Entrepreneuriat et de l’Investissement des Tunisiens Résidents à l’Étranger »

[COMMUNIQUÉ DE PRESSE]

Tunis, le 18 février 2022

Du 21 février au 03 mars, Jendouba accueille la troisième édition du « Forum de la Promotion de l’Entrepreneuriat et de l’Investissement des Tunisiens Résidents à l’Étranger », un évènement qui s’encadre dans le projet Mobi-TRE « La migration en tant que ressource : mobilisation de la diaspora tunisienne et stabilisation des communautés défavorisées en Tunisie », mis en œuvre par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et financé par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS).

Le forum sera organisé sous l’égide du gouverneur de Jendouba et en étroite collaboration avec les institutions publiques régionales, telles que l’Agence Nationale pour l’Emploi et le Travail Indépendant (ANETI), l’Office des Tunisiens à l’Étranger (OTE), l’Office du Développement du Nord-ouest (ODNO), l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA), l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII) et le Centre d’Affaires. Les éditions précédentes tenues à Médenine et au Kef ont contribué au renforcement des capacités de 248 jeunes (dont 174 femmes et 74 hommes, parmi eux 122 entrepreneurs, 49 étudiants 65 diplômés chercheurs d’emplois et 12 employés) en leur offrant des formations d’initiation à la vie entrepreneuriale. Cette année, le forum continue son tour à Jendouba et Tataouine en complétant la couverture des quatre régions cibles du projet. De plus, cette initiative vise à la diminution du taux de chômage actuel, qui a atteint 18% au dernier trimestre de 2021.

Les Tunisiens Résidents à l’Étranger (TRE) contribuent favorablement à la croissance économique en Tunisie et ce depuis les premières vagues migratoires qu’a connues le pays vers l’Europe. Aujourd’hui, leurs transferts ont atteint un nouveau record en 2021 avec 7,5 milliards de dinars, ce qui représente une hausse de 28% par rapport à l’année 2020. Ces chiffres peuvent avoir un effet multiplicateur en termes de création d’emplois et de richesse, s’ils sont orientés vers le financement de projets innovateurs dans les régions.

C’est dans la stratégie de promotion des investissements de la diaspora tunisienne que cette troisième édition du forum comportera des sessions de formations adressées aux jeunes entrepreneurs, diplômés et étudiants de la région dans plusieurs spécialités, telles que Business Model Canvas (BMC), gestion financière et administrative, Marketing digital, technique de communication et négociation, procédures d’exportation, ainsi qu’un workshop qui propose des rencontres B2B regroupant les secteurs spécifiques de la région (écotourisme, artisanat et agroalimentaire) entre les Tunisiens résidents à l’étranger et les entrepreneurs au but de sensibiliser les membres de la diaspora à investir. En outre, le jeudi 03 mars 2022 – jour de clôture du forum – se tiendra une foire d’exposition qui regroupera les organismes d’appui à l’entrepreneuriat et l’investissement pour échanger avec les jeunes présents autour de l’entrepreneuriat, l’investissement et le développement de projets dans la région de Jendouba.

Pour plus d’information, contactez M. Boubaker BOURICHA : bbouricha@iom.int ou au +216 29 68 64 62.

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Inauguré le marché aux poissons de Houmt Souk à Djerba grâce aux fonds de la Coopération italienne

[Communiqué de presse]

12 décembre 2022

La cérémonie d’inauguration du marché aux poissons de Houmt Souk a eu lieu à Djerba hier en présence du Gouverneur de Médenine, M. Said BEN ZAYED, l’Ambassadeur d’Italie en Tunisie, M. Fabrizio SAGGIO, les représentants de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS), les maires des communautés bénéficiaires et toute partie prenante œuvrant dans le secteur de la pêche.

Cet événement a été organisé par le siège italien du CIHEAM (Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes) dans le cadre du projet NEMO KANTARA – Stabilisation et Développement Socio-économique des Régions côtières Tunisiennes, financé par le Ministère italien des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale (MAECI), par l’intermédiaire de l’AICS. Doté d’une enveloppe totale de 5 millions d’euros, sur une durée de trois ans, le projet est exécuté par le CIHEAM Bari en étroite collaboration avec le MARHP dans le but d’améliorer les systèmes de production et de consommation en vue d’une croissance socio-économique durable.

« Les interventions financées par l’Italie, parmi lesquelles le projet NEMO KANTARA, ont une double mission : d’un côté, améliorer la soutenabilité des systèmes productifs, en créant plus de richesses pérennes et d’emplois ; de l’autre côté, garantir une production suffisante basée sur la qualité des aliments, tout en garantissant l’équilibre des écosystèmes et la préservation de la biodiversité. Cela se traduit dans l’urgence de construire un nouveau paradigme de développement où l’augmentation de la production rime avec l’usage rationnel des ressources naturelles, où les traditionnelles techniques de pêche et aquaculture rencontrent la modernisation et l’innovation », déclare l’Ambassadeur d’Italie, M. Saggio.

La rénovation du marché aux poissons de Houmt Souk est l’une des activités du projet visant à renforcer les organisations de producteurs de poissons et les acteurs institutionnels, et ce, afin de créer des synergies pour une gestion durable des ressources naturelles et d’améliorer la compétitivité des opérateurs de la pêche. En plus, le marché aux poissons de Houmt Souk représente une étape fondamentale et nécessaire pour garantir la sûreté et la traçabilité des produits de la pêche au profit des consommateurs.
D’autres interventions sont prévues ayant pour objectifs d’améliorer les infrastructures et les services, de diversifier les activités de production afin d’offrir de nouvelles opportunités aux jeunes et aux femmes, et d’assurer un développement intégré et durable, la sécurité au travail et les capacités économiques.

A l’occasion de l’inauguration du marché aux poissons de Houmt Souk, des visites ont été organisées auprès des sites d’intervention du projet, parmi lesquels le Centre de Formation Professionnelle de Pêche (CFPP) de Gabès qui a bénéficié d’un renforcement structurel et de formations techniques adressées aux jeunes étudiants et aux opérateurs de l’institut. La délégation sous la tête de M. l’Ambassadeur a aussi visité des start-ups qui ont reçu des fonds d’investissement sous forme de cofinancement et de don. Grâce à l’approche participative retenue, l’activité de financement a permis de mobiliser toutes les parties prenantes et de mieux répondre aux besoins et aux demandes du territoire, de diversifier et d’accroitre les sources de revenus et de garantir la stabilité financière des jeunes, des femmes, et des pêcheurs des communautés cibles, individuellement ou collectivement.

CONTACTS 
CIHEAM BARI
Facebook : NEMO Kantara
Email : rezgui@iamb.it
Mobile: +216 22 176 688
Site web: www.iamb.it

AICS Tunisi
Martina Palazzo, Communication Officer
E-mail : martina.palazzo@aics.gov.it; comunicazione.tunisi@aics.gov.it
Tél : +216 71 893 321 / 144
www.tunisi.aics.gov.it

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Andrea Senatori est le nouveau directeur du bureau régional AICS Tunis

Chers et chères ami.e.s,

Je prends aujourd’hui mes fonctions de chef du bureau régional de l’Agence italienne de coopération au développement (AICS) à Tunis. Un poste qui m’honore et qui me ramène sur le terrain après une pause de quatre ans passés comme coordinateur du bureau “Urgences et États fragiles” auprès du siège à Rome.

A me passer le flambeau est mon ami et collègue Flavio Lovisolo, un des visages historiques de la Coopération italienne, avec qui j’ai eu le privilège de travailler côte à côte et à qui je renouvelle ma sincère admiration.

Je suis également heureux d’annoncer que, avec moi, Annamaria Meligrana, avec qui j’ai partagé l’expérience du bureau de l’AICS à Rome en matière d’aide humanitaire et de fragilité, prendra ses fonctions en tant que cheffe adjointe du bureau. Annamaria, arabisante d’origine, est une professionnelle estimée dans le domaine de de la coopération internationale, avec près de 20 ans d’expérience dans la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, qui a mûri dans la conviction qu’il ne peut y avoir de développement durable sans paix.

À partir d’aujourd’hui et au cours des prochaines années de mon mandat, je vise à donner une continuité au travail accompli jusqu’à présent dans ce bureau, en suivant les principes de solidarité et d’action humanitaire qui sont la base d’un monde plus équitable, où chacun.e peut avoir la possibilité de développer son potentiel, d’accéder aux ressources communes et aux services de base, de voir ses droits respectés. Je sais que je peux compter sur une equipe passionnée, dont les compétences et les connaissances contextuelles résultent d’une présence consolidée sur le terrain. Ensemble, nous continuerons à répondre aux besoins des communautés locales à travers des actions concrètes visant à améliorer leurs conditions de vie et à renforcer leurs possibilités de croissance. Nous continuerons à relever les défis mondiaux de l’Agenda 2030, en nous alignant aux efforts des autres acteurs internationaux dans les domaines de la mobilité humaine, de la sécurité alimentaire, de la protection, de la santé et de l’éducation en tant que biens essentiels, de la transition écologique et du renforcement de la démocratie et de la paix.

L’époque dans laquelle nous vivons et les nouveaux défis auxquels nous sommes confrontés exigent une efficacité accrue dans notre travail, mais aussi un dialogue, une inclusion et une collaboration dans le modus operandi. La pandémie COVID-19 nous a pris au dépourvu, presque perdu.e.s au milieu des chiffres qui, jour après jour, décrivaient un paysage de plus en plus dramatique. Pourtant, nous avons réagi, réajusté nos plans d’action et réorganisé nos priorités. Nous avons réalisé à quel point les pays sont étroitement interconnectés, comment les frontières sociales se sont étendues au-delà des frontières géographiques et comment les gens sont responsables, ici et maintenant, de l’avenir des générations futures.

Il sera de mon devoir de renforcer le dialogue avec la société civile, avec le monde du profit et le monde universitaire, avec les partenaires institutionnels et internationaux, conscient qu’un dialogue structuré signifie s’impliquer, analyser sous des angles différents et saisir plus rapidement les signes de crise pour agir efficacement et rapidement.

J’espère que vous continuerez à nous suivre et à nous soutenir dans votre intérêt.

Andrea Senatori

[COMMUNIQUÉ DE PRESSE] Ensemble contre le décrochage scolaire : cérémonie de remise de biens au Ministères tunisien de l’Éducation

           

Tunis, le 22 février 2022

Aujourd’hui à Mégrine, auprès du dépôt du Ministère de l’Education tunisien, s’est déroulée la cérémonie de réception de 60 tracteurs dotés de citernes, charrues et semi-remorques, acquis grâce à un financement de la Coopération italienne d’environ 30 millions d’euros.  A l’évènement étaient présents le Ministre de l’Education M. Fethi Sellaouti, le Ministre de l’Agriculture M. Mahmoud Elyes Hamza, SE l’Ambassadeur M. Lorenzo Fanara et le Directeur de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) de Tunis, M. Andrea Senatori.

Les 60 tracteurs seront distribués sur 20 Commissariats régionaux de l’éducation afin d’améliorer et faciliter l’approvisionnement en eau potable des établissements scolaires des zones bénéficiaires.

L’événement d’aujourd’hui fait partie d’une action de plus grande envergure réalisée par la Coopération italienne pour la lutte contre l’abandon scolaire. En effet, dans les prochains mois seront mis à dispositions de biens additionnels, notamment 95 minibus, 13 fourgonnettes pour le transport d’aliments et d’autres équipements pour un montant global d’environ 7,8 millions d’euros.

Avec un portefeuille d’environ 50 millions d’euros, l’éducation est parmi les secteurs prioritaires d’intervention de la Coopération italienne en Tunisie. Parmi les nombreuses initiatives, on peut citer les actions menées pour la création de cantines scolaires et l’amélioration de la nutrition en milieu scolaire ; la construction des services hygiéniques, l’aménagement d’aires de jeux ainsi que l’amélioration de l’offre pédagogique.

CONTACTS :

Ambassade d’Italie à Tunis

Luigi Selandari Pasqualetti, Premier Secrétaire
E-mail : stampa.tunisi@esteri.it
Tèl:  +216 31321836
www.ambtunisi.esteri.it

AICS Tunis

Martina Palazzo, Communication Officer
E-mail : martina.palazzo@aics.gov.it; comunicazione.tunisi@aics.gov.it
Tél : +216 71 893 321 / 144
www.tunisi.aics.gov.it

 

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La question du genre dans les actions de la Coopération italienne en Tunisie, Libye, Maroc et Algérie

Partant du principe que l’égalité des sexes est une condition préalable au développement durable d’une société fondée sur la justice sociale et la reconnaissance des droits de l’homme, le siège régional de l’AICS à Tunis finance des initiatives qui intègrent la question du genre de manière transversale et selon une approche d’inclusion et d’autonomisation des femmes et des filles à plusieurs niveaux.

En Tunisie, où l’émancipation des femmes est un élément constant de la politique de développement socio-économique depuis les années d’indépendance, l’AICS finance des initiatives qui stimulent la redéfinition d’un contexte social dans lequel la condition des femmes s’est améliorée au niveau économique, par un accompagnement technique et financier pour le lancement ou la valorisation de projets entrepreneuriaux, mais aussi au niveau social et politique grâce à la promotion des droits des femmes, même si la législation tunisienne – l’une des plus avant-gardistes du monde arabe et au-delà – en fait largement état.
De manière générale, en totale conformité avec l’évolution de la condition féminine et les conquêtes juridiques des dernières décennies, grâce aux lignes de crédit italiennes et aux projets confiés à des OSC italiennes ou à des agences du système des Nations Unies, l’AICS intervient pour contribuer à l’autonomisation des femmes en leur fournissant une formation et des outils financiers et techniques pour en faire des entrepreneuses plus autonomes, conscientes, structurées et compétitives. La volonté, ces dernières années, d’investir également dans les micro-entreprises, les start-ups et dans l’économie sociale et solidaire a souligné le rôle de l’AICS en tant que promoteur de l’inclusion socio-économique des jeunes et des femmes, souvent issus des zones les plus défavorisées de la Tunisie. En outre, dans le cadre du processus de démocratisation, l’Agence soutient le PNUD pour faciliter l’enregistrement des femmes rurales afin d’obtenir un document d’identité nécessaire à l’exercice de leur droit de vote.

En Libye, l’intervention de la Coopération italienne suit les indications du Document de planification et de pilotage triennal (DTPI) 2021 – 2023 concernant l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, l’accès aux services essentiels pour les populations civiles dans les situations de conflit et de post-conflit (avec une référence particulière aux femmes, aux filles et aux mineurs), et l’inclusion des personnes en situation de handicap et des questions de genre, y compris la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre, dans l’aide humanitaire. Plus précisément, des programmes ont été financés pour aider les femmes à accéder aux services essentiels de santé maternelle et infantile et aux services multisectoriels de lutte contre la violence basée sur le genre, même dans les régions les plus reculées du pays. Parmi les résultats significatifs, on peut citer la mise en place, par l’UNFPA, d’un numéro vert ainsi que la réhabilitation d’un espace multifonctionnel pour les femmes et les filles victimes de violences et d’abus (women and girls safe space) où, grâce à des fonds italiens et à la collaboration entre WWGVC et l’association locale “Tamzawa”, des activités de formation sur l’aide psychosociale, le bien-être mental et la prévention des violences basées sur le genre ont été lancées.

Au Maroc, où le taux d’emploi des femmes en milieu rural est de 71%, la Coopération italienne contribue à l’inclusion socio-économique des femmes et à la scolarisation des filles. Elle intervient dans des projets hydrauliques et économiques ayant de fortes répercussions sur le tissu social en vue d’atteindre l’égalité des sexes. La création de sources d’eau et la fourniture de services d’assainissement dans les écoles des zones rurales encouragent les filles à s’inscrire et à fréquenter l’école, les libérant ainsi de la tâche quotidienne d’aller chercher de l’eau pour l’usage domestique et leur permettant de se sentir protégées dans un environnement salubre. Au niveau économique, la Coopération italienne offre une assistance financière à des associations de microcrédit opérant sur l’ensemble du territoire marocain. Ces ressources sont ensuite confiées à des micro-entreprises, principalement dirigées par des femmes, qui alimentent la dynamique de l’offre et de la demande dans le pays.

En Algérie, pays d’accueil des réfugiés sahraouis, victimes d’une des plus longues crises humanitaires, la Coopération italienne contribue à garantir une vie digne à ce peuple, y compris aux femmes et aux mineurs. Depuis des années, l’Italie finance les programmes des Nations Unies mis en œuvre dans les camps de réfugiés pour garantir la sécurité alimentaire, l’accès aux services de santé et une éducation de qualité, en soutenant les femmes enceintes et allaitantes ainsi que les enseignants à travers des aides en espèces.
Grâce à ces interventions, des espaces ludiques et éducatifs capables d’accueillir les mères et les enfants (espaces amis des enfants) ont été créés, les programmes scolaires ont été révisés et renforcés, des subventions ont été offertes pour lutter contre la pauvreté et stimuler l’autonomisation, en particulier des femmes, et une alimentation hautement nutritionnelle a été fournie pour assurer le plein développement psychophysique de la population infantile.

Nacyb et son association des femmes : pour se faire place dans la société tunisienne

Pour la rubrique : « Voix de Nous Autres AICS »

©Association Rayhana pour les femmes de Jendouba

par Martina Palazzo

 

Nacyb Allouchi est une femme tunisienne qui ose parler, agir et changer au nom des droits des femmes. Elle est une activiste dans ses messages adressés à la communauté et dans ses actions au sein de l’association dont elle est présidente. Nous sommes à Jendouba, ville située à 50 km de la frontière algéroise-tunisienne, dans une zone agricole qui s’industrialise progressivement.

L’Association Rayhana pour les femmes de Jendouba nait de la volonté d’un groupe de jeunes femmes rêvant d’un espace protégé, un lieu de rencontre loin des yeux masculins où se détendre devant un café, organiser des activités sportives et des ateliers d’apprentissage, débattre des problèmes et trouver des solutions. Depuis 2013, l’association suit un parcours de planification pour développer et consolider ses actions selon la certitude que les femmes peuvent jouer un rôle de changement pour elles-mêmes et pour la société. « Ils existent des compétences et des savoirs que, si mis en synergie, peuvent développer une nouvelle conscience locale commune dans laquelle les femmes sont protagonistes et agentes transformatrices de leur rôle dans la société », déclare Nacyb.

Elle parle des femmes en tant qu’actrices de leur propre destin, plutôt que pions dans les mains d’un système patriarcal, de décideuses d’un chemin de vie, plutôt que réalisatrices d’obligations et de rôles déjà établis. Paroles qui se traduisent en réalité ! L’association est devenue le siège d’un éventail bien diversifié d’activités économiques menées par des femmes, de l’hébergement au service traiteur promouvant les rencontres et les produits locaux, d’une salle équipée de sport à une pépinière de plantes médicinales pour le bien être du corps. Mais Nacyb et son groupe de travail a également réussi à établir et renforcer les relations d’un réseau de femmes ressortissant du milieu urbain et rural qui vise à valoriser et soutenir les chaines d’approvisionnement locales dans les filières agroalimentaire et artisanale, ainsi que l’écotourisme. « Cette expérience nous confirme que les transformations opérées par les femmes changent positivement non seulement leur conditions socio-économiques, mais aussi l’économie du territoire dans une optique de développement solidaire et responsable», continue Nacyb. Et alors en cascade, ces femmes proposent des journées de dégustation de produits à km 0, des marchés solidaires, des jardins potagers urbains et dans les écoles. Elles ne s’arrêtent pas face aux besoins green de la planète, au contraire elles adhèrent à la cause.

L’Association Rayhana a toujours été consciente de la valeur que son institution assume aussi au niveau politique dans une région où s’enregistre une faiblesse dans les politiques de soutien aux initiatives des femmes en termes d’associationnisme et d’entreprise sociale.

Rayhana, forte de ses principes, s’ouvre au-delà des murs de son centre et va à la rencontre de la communauté à travers les ondes radiophoniques. Jeunes militantes et apprenties des médias, aspirantes journalistes et bénévoles reconstruisent l’histoire de leur territoire, décrivent les richesses communautaires et abordent les thématiques de l’actualité à travers les voix des femmes. Tout pour faire de l’autonomisation des femmes non un simple slogan, mais un dogme.

Nacyb, née il y a 39 ans sur les pentes du Mont Djebel Bir, a vécu assez pour voir comment son pays a cherché d’améliorer la condition féminine à travers des lois qui punissent les violences faites à l’égard des femmes ou qui évoquent la représentativité égale entre homme et femmes.

«Malgré cela le chemin du changement est encore long dans la pratique. Au quotidien c’est encore le combat pour l’égalité des sexes. J’ai choisi ce métier [coordinatrice de projets de coopération] après la révolution en 2011, parce que je crois que chacune de nous peut être une actrice de changement dans son territoire et laisser en héritage un monde plus juste aux futures générations», dit enfin Nacyb.

Nacyb est une femme qui a décidé de passer à l’action. Mobilisons-nous pour défendre l’égalité et créer le changement !

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L’Association Rayhana pour les femmes de Jendouba est l’un des partenaires locaux de l’AICS en Tunisie. Elle a collaboré aux cotés de l’ong italienne COSPE et de la Région Toscane dans le cadre du projet « Futur Proche : Développement local et services décentralisés pour la durabilité et la citoyenneté active en Tunisie » qui vient de terminer. L’Association est actuellement impliquée dans la réalisation d’un autre projet d’inclusion socio-économique et de développement durable, «RESTART : requalification écologique et sociale des territoires à travers la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes en Tunisie », dont le chef de file est l’ong COSPE. Les deux projets sont financés par l’AICS pour un montant total d’environ 2,8 million d’euros.

Les dattes du désert tunisien sous menace

par Martina Palazzo

©AICS Tunisi/2022/MPalazzo

Autrefois une étendue de sable piétinée par les caravanes nomades, Rjim Maatoug est aujourd’hui une oasis luxuriante et peuplée parmi les dunes du désert, dans le sud-ouest de la Tunisie, à la frontière avec l’Algérie. En près de 30 ans, ce no man’s land est devenu le foyer de plus de 1300 familles qui vivent de la culture et de la commercialisation des dattes, les mêmes qui finissent sur les tables des Italiens et de nombreux autres Européens. Ici, le désert a été confronté à un péremptoire STOP imposé par le Gouvernement tunisien qui, avec la Coopération italienne, a lutté avec acharnement contre son avancée pendant trois décennies. Dans le scénario “vie contre désertification”, la première victoire a remporté environ 2 000 hectares de terres retirées au désert et consacrées à la production de palmiers dattiers, source de revenus pour la population des six villages créés dans le cadre du projet italo-tunisien. Maisons, écoles, lieux de culte, dispensaires, services commerciaux et administratifs permettent désormais aux plus de six mille habitants de la région de Rjim Maatoug d’accéder aux services de base.

Parmi les palmiers, se préparant à la pollinisation de printemps, Nabila El Kadhri poursuit ses recherches sur les dattes. Ingénieure agronome et chercheuse auprès du Centre Technique des Dattes de Kébili, elle travaille depuis des années avec l’Office de Développement de Rjim Maatoug (ODRM), l’organisme qui met en œuvre ce projet de plusieurs décennies. Une fois par semaine, elle parcourt les 115 km entre son laboratoire et la parcelle pilote dans l’oasis. Ses journées de travail sont faites de science et de nature, d’études et d’application, mais surtout d’un véritable dévouement à l’arbre qui accompagne sa vie depuis son enfance. “Originaire de cette région, j’ai choisi de faire mes recherches sur le palmier dattier, qui signifie pour moi la maison, mes racines, mais aussi la vie. Ici, cet arbre permet à la population locale de survivre. Ce sont des femmes et des hommes qui participent à la production de dattes et vivent de ce fruit”, explique Nabila. Dans l’ombre confortable des feuilles, elle et ses collaborateurs et collaboratrices prélèvent des échantillons du terrain, testent de nouvelles techniques de fertilisation et d’irrigation, expérimentent la pulvérisation de pollen et contrôlent la taille. Tout cela dans le seul but de trouver des solutions aux problèmes qui menacent la qualité et la quantité de la production de dattes et, par conséquent, la survie de la communauté humaine.

“Il y a des problèmes environnementaux, les conditions climatiques sont hostiles et les ressources se font de plus en plus rares et difficiles à exploiter. La sécheresse, la chaleur et les vents de sable augmentent l’apparition de maladies, de plus en plus fréquentes et nuisibles. Si la production est menacée une année, l’agriculteur a du mal à faire face à celle suivante”, témoigne Nabila. “À travers mes recherches, je veux montrer la voie et répondre aux instances des producteurs.”

La lutte de la vie contre la désertification est toujours ouverte dans le Sahara, la plus grande étendue de sable du monde. Face au réchauffement de la planète et à la diminution des précipitations, les plantes et les animaux des zones désertiques remettent en question leurs limites de tolérance à la température et à l’aridité. Le sable avance de manière presque imperceptible aux yeux des gens ordinaires. La chaleur et la sécheresse laissent les acariens proliférer et endommager l’élément vital des plantes. L’aridité colore en blanc le sol salin. Les palmiers ont de plus en plus la tête dans le feu et de moins en moins les pieds dans l’eau.

“Tant que nous sommes vivants, nous devrons lutter ensemble contre le changement climatique pour que l’écosystème oasien continue à vivre et à nourrir la population. Cela nécessite une action collaborative entre les institutions étatiques, les organismes de recherche et la population locale. Luttons ensemble !”, tel est l’appel de Nabila pour relancer un nouveau match du jeu de la survie dans le sud sablonneux de la Tunisie.

Regardez le vidéo-témoignage de Nabila:

Le projet “Réhabilitation et création de palmeraies à Rjim Maatoug” consiste en la création d’environ 2 500 ha de palmiers dattiers et la construction d’infrastructures socio-économiques et d’habitat nécessaires à l’installation des populations locales. Lancé en 1984 avec une première phase expérimentale financée par le gouvernement tunisien, il s’est poursuivi jusqu’en 2020 grâce au soutien financier de l’Italie (23 millions d’euros).

Classé dans le cadre des initiatives de développement rural et de lutte contre la désertification, le projet est mis en œuvre en partenariat avec l’Office de Développement de Rjim Maatoug (ODRM), une structure relevant du Ministère de la Défense nationale, créée en 1989.

Les recherches de Latifa contre le gaspillage d’eau

par Martina Palazzo

L’oasis du sud-ouest de la Tunisie a une valeur paysagère, culturelle, naturelle et économique extrêmement importante pour l’environnement et les communautés humaines. Au milieu des dunes de sable et des lacs salés, l’agriculture est la principale activité productive qui exploite un sol pauvre de plus en plus confronté aux menaces de la crise climatique, de l’utilisation inefficace des ressources en eau et de la pression démographique. Aujourd’hui, il est d’autant plus nécessaire d’étudier et d’appliquer des stratégies et des techniques de gestion et de conservation des ressources naturelles dans une optique de durabilité et en respectant la biodiversité et les pratiques locales. Dans un contexte où le risque de salinisation des sols, et par conséquent leur infertilité, est de plus en plus menaçant, où les siroccos du printemps et de l’été transportent les sables du désert dans les oasis, où les précipitations sont inférieures à 100 mm par an, même le palmier dattier résilient est confronté au défi de la survie.

Les interconnexions complexes eau-sécurité alimentaire-économie font l’objet d’études de Latifa Dhaouadi, chercheuse au Centre Régional de Recherche sur l’Agriculture Oasienne (CRRAO), le seul institut de recherche étatique dédié au thème de l’agriculture oasienne. Pour elle, le principe selon lequel l’utilisation optimale des ressources naturelles, et notamment de l’eau, conduit à une production agricole durable est fondamental. “L’eau est essentielle, et encore plus dans les oasis. Ici, 98 % de l’eau est utilisée à des fins agricoles”, explique Latifa. Le rôle de la recherche appliquée est crucial pour trouver, puis diffuser, des techniques d’utilisation rationnelle des ressources naturelles. “Économiser l’eau, c’est augmenter la productivité et le profit. Dans les oasis, on consomme deux fois plus d’eau qu’il n’en faut pour l’irrigation, et l’excès d’eau favorise la présence d’insectes et de maladies”, explique la chercheuse.

Latifa Dhaouadi est titulaire d’un doctorat en génie rural, eaux et forêts et est aujourd’hui l’une des six chercheuses travaillant au CRRAO. Malgré les pressions sociales qui pèsent sur ses choix de carrière et qui l’éloignent de son domicile pendant de longues périodes, elle a fermement décidé, avec le soutien de sa famille, de suivre une voie éducative et professionnelle ambitieuse et bien structurée. Actuellement en Arabie Saoudite pour contribuer à un programme de recherche au Centre national pour le développement de la couverture végétale et la lutte contre la désertification, Latifa est motivée pour systématiser et capitaliser toutes les connaissances sur l’écosystème oasien afin de récolter les bienfaits d’un agir commun.

De nouveau à Tozeur, dans le cadre du “Projet de développement rural intégré dans les délégations de Hezoua et Tamerza”, financé par la Coopération italienne et mis en œuvre par le Commissariat Régional au Développement Agricole (CRDA), Latifa a contribué à deux études, commandées au CRRAO, sur les techniques d’irrigation efficientes et la valorisation des eaux de drainage. Les résultats encouragent l’utilisation du système de bubbler (arrosage localisé) pour irriguer les parcelles de manière intelligente et sans gaspillage d’eau, par opposition à l’irrigation par inondation, plus répandue et plus traditionnelle. En outre, l’utilisation du drainage des eaux salées est encouragée pour la culture d’arbustes fourragers indigènes dans le but de former des bandes vertes protectrices autour de l’oasis pour la défendre contre l’ensablement et créer des zones de pâturage. Ces études apportent des solutions à un moment où le capital hydrique de la Tunisie est particulièrement vulnérable et où la lutte contre la désertification est de plus en plus d’actualité. Il ne reste plus qu’à transférer les connaissances aux producteurs, qui sont tenus de suivre les instructions pour rééquilibrer le lien délicat entre aridité-ressources-productivité, comme d’ailleurs c’est prévu cette année dans le plan opérationnel du projet grâce à une collaboration renouvelée avec le centre de recherche appliquée.

“Mon rêve est de devenir une leader reconnue dans le monde de la recherche et de donner, grâce aux résultats de mes études, des opportunités aux femmes de participer au développement rural et social des oasis. L’innovation et la technologie peuvent leur permettre de briller et de ne plus rester dans l’ombre de leurs maris”, conclut la chercheuse.

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A Tozeur, dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la désertification, l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement soutient la bonne gouvernance des ressources naturelles pour améliorer les conditions de vie des populations oasiennes. Avec un financement d’environ 5,3 millions d’euros, le “Projet de développement rural intégré dans les délégations de Hezoua et Tamerza”, mis en œuvre par le Commissariat Régional au Développement Agricole de Tozeur, intervient dans 18 oasis pour renforcer le développement local participatif, protéger, améliorer et diversifier la production des périmètres irrigués face aux nouveaux défis environnementaux.