Soif d’eau

par Martina Palazzo

« Ce qui embellit le désert c’est qu’il cache un puits quelque part » écrit Antoine de Saint-Exupéry dans son célèbre conte. Il évoque la préciosité d’une ressource vitale même là en milieu désertique, où les étendues de sable se perdent dans l’infini. L’or bleu est une condition préalable à la vie sur la planète, et son accès est désormais devenu un enjeu social et économique.

Sans l’eau aucune société ne peut poursuivre son chemin de croissance, de progrès, et même de survie. Il existe un lien incontestable entre la disponibilité des ressources hydriques et le développement humain, surtout de nature socio-économique à tel point que ce sont précisément les pays à faible PIB qui souffrent le plus de pénurie d’eau. Techniquement, on parle de stress hydrique, c’est-à-dire une situation critique qui surgit lorsque les ressources en eau disponibles sont inférieures à la demande. Autrement dit, il n’y a pas assez d’eau pour satisfaire les besoins de la population, dont la croissance démographique, les activités productrices et le mode de vie consumériste prétendent des prélèvements de plus en plus excessifs des eaux superficielles ou souterraines au niveau mondial.

Mais cette carence est aggravée aussi par la fluctuation des précipitations, la pollution, la déforestation, le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles, telles que la sècheresse et les inondations. Une multitude de facteurs qui, dans un monde interconnecté et exposé à des mutations rapides, continuera à laisser un nombre croissant d’assoiffés derrière si l’optimisation de l’usage de l’eau ne devienne une priorité pour chaque citoyen à tous les niveaux de prise de décision.

Soumise à deux climats, méditerranéen au nord et à l’est et saharien au sud et ouest, la Tunisie est un pays où les ressources hydriques sont fortement menacées. D’une double identité hydrométéorologique, ce pays est aride à semi-aride sur les trois quarts de son territoire. Ici les précipitations moyennes annuelles n’atteignent les 100 mm, alors que certaines zones situées au nord-ouest enregistrent un taux annuel dépassant les 1000 mm. Dans les régions bordant le Sahara se concentrent les eaux souterraines profondes provenant des nappes fossiles et, de ce fait, épuisables. Le Continental Intercalaire et le Complexe Terminal sont les réserves géologiques qui ont permis au fil des siècles le développement d’oasis où la présence humaine a cohabité en symbiose avec l’écosystème. Depuis plus d’un siècle, et plus particulièrement à partir des années ’80, l’exploitation par forages a sévèrement baissé le niveau des réserves souterraines. Les ressources renouvelables, reparties essentiellement au nord et au centre, quant à elles, subissent les effets d’un climat vulnérable aux effets du changement climatique. C’est un scénario qui porte à une seule conclusion : le bilan hydrique est déficitaire. Selon le dernier rapport du Water Ressources Institute, la Tunisie est classée à la 30ème position sur 164 pays avec une moyenne de 410 m³ d’eau par habitant et par an, la répertoriant ainsi dans la catégorie de pays exposés à un stress hydrique élevé. Ce stress va s’intensifier avec l’accélération démographique qui entraine une hausse de demande en eau pour les activités économiques, parmi lesquelles l’agriculture est le secteur le plus avare (80%), et pour l’eau potable. La surexploitation peut engendrer aussi la dégradation de la qualité de l’eau jusqu’à son inutilisation à cause de la salinité.

Dans le sud tunisien, l’oasis joue un rôle important sur le plan économique en raison de son statut d’employeur agricole de la plupart des travailleurs et travailleuses. Il est d’autant vrai que la pérennité de cet écosystème dépend essentiellement de la gestion rationnelle des ressources en sols et en eaux, encore plus face aux limitations et vulnérabilités du capital hydrique tunisien à nos jours.

A Tozeur, dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la désertification, l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement appui la bonne gouvernance des ressources naturelles pour améliorer les conditions de vie de la population oasienne. Avec un financement d’environ 5.1 million d’euros, le « Projet de Développement Rural Intégré dans les délégations de Hezoua et Tamerza », mis en œuvre par le Commissariat Régionale de Développement Agricole de Tozeur, intervient dans 18 périmètres irrigués pour renforcer le développement local participatif, protéger, améliorer et diversifier la production des périmètres irrigués face aux nouveaux défis environnementaux. En particulier, le Projet a permis, en partenariat avec le Centre Régional de Recherche en Agriculture Oasienne de Degueche, la réalisation de deux études sur l’application d’une technique d’irrigation localisée conçue spécifiquement pour réduire les besoins en eau et la consommation d’énergie. Après sa divulgation auprès des agriculteurs et agricultrices de l’oasis, la technique permettra une plus grande optimisation de l’usage de l’eau et de lutter contre l’avancée du désert.

Si le stress hydrique menace la sécurité alimentaire et le développement économique de la Tunisie à l’horizon 2050, une gestion plus rationnelle de l’eau reste toujours possible. Il faut surveiller la situation, s’appuyer sur les innovations technologiques, poursuivre des approches intégrées, mais surtout comprendre la beauté d’un puits au bon milieu du désert.

Building Capacity: cours international sur le GIAHS

Le projet financé par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) vise à promouvoir la connaissance des systèmes de paysages agricoles et des paysages traditionnels par le biais de cours et d’activités de recherche, notamment dans les pays prioritaires de la Coopération italienne.

L’initiative “GIAHS (Globally Important Agricultural Heritage Systems) capacity building for the resilience evaluation in three different socio-environmental and bio-cultural frameworks: Africa, Asia and Latin America” soutient le programme GIAHS de la FAO, qui vise à promouvoir les systèmes agricoles traditionnels, en tant que patrimoine immatériel qui combine la conservation de la biodiversité, le respect des structures sociales traditionnelles et le soutien au développement économique centré sur les communautés agricoles locales. À l’instar de ce que l’UNESCO a fait en matière de patrimoine culturel, le GIAHS de la FAO envisage la création de sites spécifiques pour la conservation active des systèmes agricoles traditionnels (http://www.fao.org/giahs/en/).

L’initiative est mise en œuvre par le Département des Systèmes Agricoles, Alimentaires et Forestiers de l’Université de Florence et a pour objectif principal de diffuser la protection des systèmes agricoles traditionnels, à travers la création d’un pôle académique destiné à la formation des gestionnaires de sites du GIAHS de la FAO et à la diffusion du sujet au niveau mondial.

Dans ce contexte, il est particulièrement nécessaire de former des professionnels capables d’identifier et de gérer les sites GIHAS. Ces techniciens doivent avoir la capacité de préserver de manière dynamique les connaissances agricoles traditionnelles, les valeurs des cultures locales, la diversité bio-culturelle et les caractéristiques du paysage.

Pour cette raison, l’AICS encourage les étudiants ressortissants des pays ou l’Agence est opérationnelle à postuler pour les 10 bourse d’études disponibles permettant de fréquenter gratuitement le master.

Pour postuler, suivez le lien https://www.agriculturalheritage.com/applications2022_2023/

La date limite est le 16 octobre 2022 et le classement final sera publié le 31 octobre 2022.

Les étudiants sélectionnés commenceront à suivre le cours de master à partir de février 2023.

 

Signature à Tunis d’un accord de coopération entre le MAECI, l’AICS et le CIHEAM Bari

[communiqué de presse]

 

Tunis, le 19 septembre 2022

Un accord de coopération entre le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale (MAECI), l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) et le siège italien du Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM Bari) sur la mise en œuvre du projet “Actions préliminaires pour la constitution de bio-territoires tunisiens” a été signé le 19 septembre à Tunis, auprès de la résidence de l’Ambassadeur d’Italie. L’accord a été signé par l’Ambassadeur, S.E. Lorenzo Fanara, la Directrice Adjointe du Siège régional de l’AICS à Tunis, Mme Annamaria Meligrana, et le Directeur du CIHEAM Bari, M. Maurizio Raeli.

« La signature de cet accord témoigne de l’engagement continu de l’Italie à soutenir la Tunisie dans la création d’un modèle de développement inclusif, équitable et durable. Préserver et valoriser les ressources naturelles en vue de parvenir à un nouvel équilibre entre communautés humaines et territoires représente une de nos priorités dans le domaine de la coopération au développement » a déclaré l’Ambassadeur Lorenzo Fanara.

L’un des objectifs du projet “Actions préliminaires pour la constitution de bio-territoires tunisiens” consiste à promouvoir des initiatives de développement local pour soutenir les activités de production, d’entreprenariat et d’innovation, afin de contribuer au développement des micro, petites et moyennes entreprises, et mettre en valeur les ressources génétiques et naturelles et le savoir-faire local. Pour faire face à la demande d’assistance institutionnelle, technique et méthodologique du Ministère tunisien de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche (MARHP), les activités du projet prévoient la réalisation d’une étude de préfaisabilité visant la création de ” bio-territoires ” sur cinq sites pilotes répartis dans différentes zones bioclimatiques du pays, à savoir Hazoua (Tozeur), Majel Bel Abbes (Kasserine), Kesra (Siliana), Haouaria (Nabeul), et Sejnane (Bizerte). Ce projet qui intègre une approche transversale entre formation, innovation,  diffusion et  recherche, sera réalisé en étroite collaboration avec la Direction Générale de l’Agriculture Biologique Locale et consentira de mettre au point des solutions opérationnelles pour le développement harmonieux d’un bio-territoire dans lequel la relation homme-environnement sera axée sur les principes et les objectifs de l’agriculture biologique.

«  La création de bio-territoires en Tunisie, une première sur le continent africain, constitue un saut qualitatif dans la gouvernance des politiques et des stratégies de développement rural. La Coopération italienne entend contribuer à la promotion de systèmes de production et de consommation à faible impact, avec pour objectif final la recherche d’un bien-être équitable et généralisé. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Protocole d’accord sur la coopération au développement pour la période 2021-2023, presque entièrement consacré à la relance économique et durable de la Tunisie”, a précisé Mme Annamaria Meligrana, Directrice Adjointe de l’AICS Tunis.

« Les relations entre le CIHEAM Bari, le MAECI et l’AICS – a remarqué le Directeur du CIHEAM Bari, Maurizio Raeli – sont depuis toujours placées sous le signe de la plus grande collaboration et l’accord qui vient d’être signé permettra de les renforcer encore. Notre organisation,  un véritable point de repère dans le domaine de la formation de haut niveau, de la coopération internationale et du conseil technico-scientifique, s’engagera à renforcer les capacités locales tout au long de la chaîne agricole, en encourageant des collaborations nouvelles et fructueuses avec l’Italie. Doté d’un financement total d’un million d’euros, le projet aura une durée de 18 mois.

 

CONTACTS :

Ambasciata d’Italia in Tunisia
Luigi Selandari Pasqualetti, Premier Secrétaire
E-mail : stampa.tunisi@esteri.it
Tèl:  +216 31321836
www.ambtunisi.esteri.it

AICS Tunisi
Martina Palazzo, Communication Officer
E-mail : martina.palazzo@aics.gov.it; comunicazione.tunisi@aics.gov.it
Tél : +216 71 893 321 / 144
www.tunisi.aics.gov.it

CIHEAM Bari
Stefania Lapedota, Press Officer
E-mail: lapedotas@iamb.it  –  www.iamb.it
Tel.: +39 080 4606271 Mobile: +39 320 7157864

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La Coopération italienne signe un nouvel accord avec l’OIM pour engager la diaspora tunisienne dans le développement socio-économique du pays

[COMMUNIQUE DE PRESSE]

Tunis, le 05 juillet 2023

Ce matin auprès de la Résidence de l’Ambassadeur d’Italie à Tunis, l’Italie a scellé un nouvel accord avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) pour la mise en œuvre de la phase 2 du projet Mobi-TRE « La migration en tant que ressource : mobilisation de la diaspora tunisienne et stabilisation des communautés défavorisées en Tunisie », financé par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS).

S’appuyant sur les succès et les leçons tirées de la première phase, le projet continuera à donner à la diaspora les moyens de catalyser ses contributions au développement, à faciliter l’investissement et l’esprit d’entreprise chez les jeunes et les femmes des régions présentant des facteurs de vulnérabilité et une forte mobilité migratoire, et à créer des emplois durables et un travail décent pour tous et toutes.

« La signature d’aujourd’hui avec OIM constitué un ultérieur témoignage concret de l’approche global promue par le Gouvernement italien pour sa programmation stratégique en matière de mobilité humaine. Avec cette nouvelle contribution de 2 millions de euros, nous réaffirmons notre engagement à investir dans le capital humain en tant que source inestimable pour le développement du Pays » a déclare l’Ambassadeur d’Italie, Fabrizio Saggio.

« Mobi-TRE est l’un des projets les plus innovants que nous soutenons, parce qu’il implique pour la première fois la diaspora tunisienne dans l’investissement dans leur pays d’origine, encourageant ainsi leur participation active dans les actions de développement, loin des modèles classiques de soutien basés sur les dons. La diaspora donc, par nature fermement liée au territoire d’origine et de destination, peut être à la fois un pont culturel et un levier de développement économique », a continué le Directeur de l’AICS Tunis, Andrea Senatori.

Dans le cadre de la première phase de Mobi-TRE un total de 56 projets entrepreneuriaux ont été réalisés dans 14 Gouvernorats. Ces projets sont parvenus à soutenir la création et le maintien de 367 emplois, dont 151 sous contrat de travail régulier, surtout à l’égard des jeunes, âgés entre 18 à 30 ans (60%), parmi lesquels 76% de femmes.

« L’OIM Tunisie est ravie du succès de la première phase de Mobi-TRE, en partenariat avec l’AICS, et se réjouit de la perspective de renouvèlement de la 2éme phase qui vise la consolidation des acquis en matière de renforcement de l’engagement de la diaspora et sa contribution au développement de la Tunisie », a souligné Monsieur Azzouz SAMRI, Chef de mission de l’OIM Tunisie.

Dans cette logique de créer davantage de liens entre le pays d’origine et le pays de destination à travers une perspective de développement transnational, Mobi-TRE dans sa phase 2 élargira sa portée en incluant les Tunisiens Résidant à l’Etranger (TRE) de l’Allemagne, de l’Arabie Saoudite, de la Côte d’Ivoire, de la France et de l’Italie. Ce choix s’est basé sur différents critères, notamment la concentration des TRE en France, Italie, Allemagne, la coopération économique et les relations migratoires historiquement avec la Côte d’Ivoire, et le montant relatif aux transferts de fonds depuis l’Arabie Saoudite. Un aspect innovant de cette deuxième phase sera le soutien technique fourni aux entreprises et qui leurs permettra de s’orienter vers de nouveaux marchés et vers la vente en ligne de leurs produits. Enfin, plus encore que dans la première phase, la priorité sera donnée aux femmes et aux jeunes, aux groupes vulnérables et aux projets entrepreneuriaux de l’économie sociale et solidaire capables de créer de l’emploi direct et indirect, ainsi que de la durabilité en termes environnementaux.

 

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AICS Tunis avec les enfants pour promouvoir l’hygiène dans les écoles

Tunis - À l'occasion de la 10e Journée mondiale du lavage des mains, le ministère de l'Éducation et le ministère de la Santé ont lancé, en partenariat avec l'UNICEF et avec le soutien financier de l'Agence italienne de coopération pour le développement (AICS), un programme pour promouvoir le lavage des mains entre les enfants et les adolescents dans les écoles primaires.

Ce programme fait partie de la stratégie nationale de promotion du lavage des mains dans le cadre du Plan d'action quinquennal 2016-2020, élaboré par le ministère de la Santé en collaboration avec des ministères, des départements et des organisations concernés, avec le but de contribuer à la protection de la santé de la population.

Le programme participatif de lavage des mains par le biais d'activités de loisirs (jeux, sports, arts plastiques, etc.) pour les enfants a pour objectif de promouvoir un changement de comportement et de favoriser une vie saine pour les enfants, leurs familles et leurs communautés d'appartenance.

L’événement centrale de ce programme a été la cérémonie de lavage des mains, organisée le 15 novembre à l’école Ezzahra Jdaida, dans la région de Manouba, à laquelle ont participé le ministre tunisien de l’éducation, l’Ambassadeur de l’Italie à Tunis. le représentant de l'Agence italienne pour la coopération au développement à Tunis et le représentant de l'UNICEF Tunisie.

Le ministre de l'Education, Hatem Ben Salem, a souligné devant son gouvernement que "son ministère donne une grande importance à l'amélioration de l'environnement scolaire afin de promouvoir l'apprentissage tout en garantissant la santé et le bien-être des enfants." ». Le ministre a également rappelé que "plus de 1 000 écoles dans les zones rurales n'ont toujours pas accès à l'eau potable, à l'assainissement et à une hygiène de qualité. Le lancement d’aujourd’hui se poursuivra dans de nombreuses écoles tout au long de l’année scolaire ", at-il conclu.

Le lavage des mains est en fait une pratique hygiénique susceptible d'empêcher la transmission de maladies, mais il n'est pas encore répandu dans la vie quotidienne des enfants tunisiens. C'est précisément pour cette raison que les agents de santé travaillant dans les écoles et ailleurs redoublent d'efforts pour inculquer cette pratique, en particulier aux enfants.

Pour sa part, l'Ambassadeur d'Italie à Tunis, Lorenzo Fanara, qui a participé au lavement des mains avec les écoliers, a souligné que le soutien de la coopération italienne s'inscrivait dans une stratégie plus vaste poursuivie par l'Italie en Tunisie. qui vise à soutenir les efforts du ministère de l'Éducation local pour améliorer la qualité des services scolaires en Tunisie. En ce sens, cette initiative sera complétée par des interventions similaires dans de nombreuses écoles afin d’assurer un environnement scolaire agréable aux enfants et respectueux des normes d’hygiène et de santé.

Cette initiative fait en fait partie d'un programme plus vaste, lancé en octobre 2016 et mis en œuvre, qui a reçu 2,36 millions d'euros de la coopération italienne.

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