[Communiqué de presse]

Coopération italo-tunisienne pour le développement : un nouvel accord pour la période 2021-2023

 

Tunis, le 24 juin 2021

L’Italie et la Tunisie ont signé le dernier 16 juin un protocole d’accord en matière de coopération au développement qui détermine les orientations stratégiques et les objectifs, les ressources financières, les secteurs et les axes d’intervention prioritaires pour les trois prochaines années en Tunisie.

Signé en marge de la visite officielle à Rome du Président de la République, Kaïs Saïed, par les Ministres des Affaires Etrangères tunisien et italien, respectivement Othman Jerandi et Luigi Di Maio, l’accord scelle la volonté de l’Italie à renouveler son soutien au développement de la Tunisie par l’octroi d’une enveloppe totale de 200 millions d’euros, dont 150 millions à titre de crédit et 50 millions à don. Cet engagement triennal vise à la réduction de la pauvreté et à la création d’un modèle de développement inclusif, équitable et durable qui valorise le capital humain et préserve les ressources naturelles.

L’accord se situe dans un moment historique où la Tunisie doit faire face aux conséquences socio-économiques engendrées par la pandémie de COVID-19, dont l’impact pourrait avoir des échos à long terme si des mesures ne sont pas prises à temps pour renforcer la prospérité du pays et la résilience de la population.

Pour se faire, la Coopération italienne accompagnera le gouvernement tunisien sur trois axes principaux, notamment la relance économique, l’enseignement et la formation professionnelle, et la consolidation du processus démocratique. En continuité avec les choix programmatiques précédents, l’appui au secteur privé, la création d’opportunités d’emploi, la formation et l’assistance technique ainsi qu’une redistribution homogène et équitable des ressources publiques demeurent des objectifs prioritaires pour que le tissu socio-économique se redynamise et permette à la Tunisie de se positionner sur les marchés extérieurs.

« Cet accord confirme l’entente entre les deux gouvernements en matière de coopération au développement, mais surtout réaffirme le rôle de l’Italie en tant que l’un des principaux partenaires bilatéraux de la Tunisie », déclare M. Andrea Senatori, Directeur du Siège Régional de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) à Tunis. « Depuis la fin des années ‘80, nous avons entretenu des relations solides et continues avec la contrepartie tunisienne, ainsi qu’entamé un parcours de collaboration et de dialogue au nom de la justice sociale, du respect des droits humains et de la paix. Nous avons agi pour améliorer les conditions de vie de la population surtout dans les zones les plus marginalisées de la Tunisie. Les temps qui courent nous apprennent que repartir du territoire, d’une gestion des ressources durable et respectueuse de l’environnement n’est plus un choix, mais une obligation envers les générations futures. »

Dans ce sens, le nouvel accord répond certainement aux enjeux du changement climatique et, tout en s’alignant au Pacte Vert de l’Union Européenne, se fait promoteur d’une transition écologique du système productif. Il envisage des systèmes de production et consommation durables et locaux, la promotion des énergies renouvelables, des districts biologiques agricoles dans les régions à fort potentiel migratoire et la conservation de la biodiversité pour un chemin tout vert d’innovation et développement socio-économique.

La Coopération italienne se dit prête à débuter une nouvelle étape de son mandat en Tunisie, qui se fond sur les principes de solidarité et équité entre peuples.

 

CONTACTS :

Bureau de Communication AICS Tunis 
E-mail : comunicazione.tunisi@aics.gov.it
Tél : +216  71 893 321 / 144
www.tunisi.aics.gov.it

Coopération italo-tunisienne: signé le nouveau protocole d’accord pour la période 2021-2023

Les Ministres des Affaires Etrangères tunisien et italien, Othman Jerandi et Luigi Di Maio, ont signé le dernier 16 juin à Rome un protocole d’accord en matière de coopération au développement qui détermine les orientations stratégiques et les objectifs, les ressources financières, les secteurs et les axes d’intervention prioritaires pour la période 2021-2023.

Avec un soutien financier de 200 millions d’euros, l’accord vise à relancer les moteurs de la croissance socio-économique qui renforce la résilience du peuple et la prospérité du pays, qui valorise le capital humain, qui promeut une gestion rationnelle et durable des ressources, qui support l’innovation et qui repositionne la Tunisie sur les marchés internationaux.

La coopération italo-tunisienne a une longue histoire qui a débuté à la fin des années 80. Depuis lors, la Tunisie demeure pour la Coopération italienne un pays prioritaire pour sa programmation, tenu compte des liens commerciaux, culturels et historiques privilégiés entre les deux pays de la région méditerranée. Avec la signature du nouvel accord l’Italie reconfirme son engagement à soutenir la Tunisie et faire face aux séquelles de la pandémie de COVID-19.

Ecoutons le message de M. Andrea Senatori, Directeur du Siège Régional de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) à Tunis.

Communiqué de presse en FR

 

La pépinière de Zoubaida

Pour la rubrique : « Voix de Nous Autres AICS ».

©CEFA/2021/Fabiana Adamo

par Martina Palazzo

Zoubaida est une femme de 40 ans, née et élevée à Tabarka, une perle de la côte nord-ouest de la Tunisie, à environ 175 km de la capitale.

Zoubaida a toujours eu une passion : cultiver les plantes aromatiques et médicinales (PAM) dans sa pépinière. Il s’agit d’une tradition, d’un amour pour les plantes qui, dans cette région, s’affirment de manière présomptueuse parmi la végétation. Qu’elles soient cultivées ou sauvages, les PAM ont toujours été utilisées pour les soins du corps, les préparations culinaires et les compositions de parfums. Ici, dans le maquis méditerranéen, Zoubaida a fait de la tradition un métier, de sa passion une occupation quotidienne avec des ambitions à long terme.

Le grand saut a eu lieu en décembre 2020, lorsqu’elle a officiellement fondé Lyes Fiori, l’une des 16 entreprises bénéfiant d’un soutien technique et financier dans le cadre du projet Start-Up Tunisie. Créer des opportunités d’emploi, investir dans des idées entrepreneuriales prometteuses, former des jeunes : tels sont les objectifs du projet financé par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement et mis en œuvre par la municipalité de Fano en partenariat avec l’ong CEFA.

Zoubaida avait un terrain, de l’expérience et des ambitions, juste assez pour que Start-Up parie sur elle et l’accompagne dans la création d’une entreprise, dans la réalisation d’un rêve. « Mes connaissances en matière de phytoculture et de gestion d’entreprise étaient liées à ma passion, mais pas à des connaissances techniques avancées. Les formations auxquelles j’ai participé m’ont permis d’approfondir mes connaissances et d’améliorer mes compétences », explique Zoubaida, qui a suivi jusqu’à présent des cours sur la vente et le marketing, la communication professionnelle, la multiplication et la cultivation des PAM, en collaboration avec l’Institut Silvo-Pastoral de Tabarka – ISPT. En outre, grâce au soutien financier du projet, la jeune entrepreneuse a reçu du matériel pour la construction des deux serres et pour la clôture de la pépinière, des outils de travail et le système d’irrigation. Consciente que la récolte arbitraire et non durable de la matière première a des répercussions négatives sur l’écosystème forestier, Zoubaida a voulu créer ses propres serres et sa propre pépinière en plein air pour répondre à la nécessité de multiplier les plantes, de préserver les variétés (notamment la lavande, la myrte, le romarin, le laurier, la verveine, la menthe et le pin) et de répondre à la demande du marché, de plus en plus importante.

©CEFA/2021/Fabiana Adamo

©CEFA/2021/Fabiana Adamo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lyes Fiori est désormais une entreprise structurée, prête pour sa première vente de plantes à partir desquelles sont extraites les huiles essentielles. Mais l’objectif est d’augmenter les niveaux de production et les activités. « Dans le futur, je compte cultiver en plein champ et me spécialiser dans l’extraction d’huiles essentielles et végétales à partir de la matière première produite par mon entreprise », confie Zoubaida. Cela lui permettrait de s’affirmer dans la filière en tant que productrice et vendeuse du produit fini, mais surtout de contribuer à la création d’emploi. La pépinière embauche actuellement deux jeunes locaux sur une base saisonnière, principalement pendant la période de récolte.

Zoubaida est la fondatrice d’une entreprise qui vise à préserver et à améliorer la biodiversité de la région, mais aussi à servir de modèle à d’autres femmes, notamment de la région, qui souhaitent entrer dans le monde du travail.

Coopérer pour créer de l’emploi

©CEFA

par Martina Palazzo

Les jeunes, l’entrepreneuriat, le marketing territorial et le partenariat italo-tunisien sont les éléments porteurs du projet Start-up Tunisie mis en œuvre dans le nord-ouest de la Tunisie grâce au cofinancement de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS). A partir du début 2018 à mi-juin 2022, la mise en œuvre du projet a été assurée par un réseau de partenaires publics et privés, académiques et institutionnels, italiens et tunisiens*, dirigé par la municipalité de Fano et engagé dans le partage du savoir-faire et dans la construction de relations de connaissance entre les entreprises d’agriculture biologique de la région Marche et les entreprises tunisiennes.

Au but de renforcer le système des petites et moyennes entreprises (PME) gérées par des femmes et des jeunes, le projet a contribué à promouvoir de nouvelles opportunités d’emploi parmi ceux et celles qui, en raison des conditions historiques et contextuelles, avaient peu de perspectives de revenus. En effet, en Tunisie, bien que l’économie ait connu un important processus de modernisation, de diversification de la production intérieure et d’augmentation des exportations et des investissements étrangers depuis l’indépendance, la population se trouve confrontée à une nouvelle période d’insécurité socio-économique que les effets d’une pandémie mondiale, ajoutés à l’instabilité politique et aux menaces plus récentes sur la sécurité alimentaire, ont amplifiée. Les dernières projections de croissance pour 2022 se montent à 2,6 % selon la Banque centrale de Tunisie, et le taux de chômage a atteint 16,1 % au premier trimestre 2022, avec des taux encore plus élevés pour les femmes (20,9 %) et les jeunes de 15 à 24 ans (38,5 %) selon l’Institut national de la statistique (INS).

Dans ce contexte difficile, les PME pourraient jouer un rôle central dans la relance de l’économie tunisienne en tant que pilier du tissu économique, contribuant jusqu’à 40% du PIB national et fournissant des emplois à plus de la moitié de la population. Données de l’INS en poche, il est assez clair que miser sur les PME signifie donner de nouvelles impulsions au climat des affaires et de nouveaux encouragements à l’inclusion socio-économique des catégories de la population les plus exposées au risque de marginalisation.

Start-up Tunisie est intervenue précisément dans l’une des régions les plus pauvres et les plus défavorisées de Tunisie, mais à fort potentiel de développement économique, en se concentrant sur les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de l’agro-transformation et des services d’éco-tourisme. 16 nouvelles entreprises à impact social et environnemental ont été créées et 14 entreprises existantes ont été renforcées grâce à un accompagnement continu et à des formations planifiées en fonction des besoins réels en matière de marketing et de commercialisation, ainsi qu’au soutien à la participation aux foires commerciales du pays. Le bilan des activités compte 114 nouveaux emplois créés au profit de ressources humaines bien ancrées dans le territoire et connaissant ses richesses. Le projet a permis d’employer une main-d’œuvre jeune, formée et compétente, avec des perspectives de carrière à plus long terme. La composante autochtone de l’entrepreneuriat a été centrale pour valoriser le territoire, sans toutefois renoncer à l’innovation, à l’internationalisation et aux nouveaux modèles d’entreprise que le partenariat territorial italo-tunisien a contribué à intégrer dans les structures des entreprises.

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* ALI Autonomie Locali Italiane, CEFA, Università di Urbino, Consorzio Marche Biologiche, Fondazione Agraria Cante di Montevecchio, ODESYPANO – Office du Développement Sylvo-Pastoral du Nord-Ouest, ISPT – Institut Sylvo-Pastoral de Tabarka, CRDA – Commissariat Régional de Développement Agricole, Délégation de Tabarka, Délégation de Ain Draham, Délégation de Fernana, Association Sidi Bou Zitouna.

 

4  Success stories

PRASOC : 57 millions d’euros pour financer les investissements privés dans le secteur agricole et booster l’économie sociale et solidaire

 

[COMMUNIQUE DE PRESSE]

Tunis, le 30 septembre 2022

La Coopération italienne met à disposition du secteur privé tunisien 57 millions d’euros dans le cadre du programme PRASOC afin de redynamiser le tissu économique et stimuler l’inclusion financière et la création d’emploi dans les domaines de l’agriculture, de la pêche et de l’économie sociale et solidaire (ESS).

Se composant de deux lignes de crédit, l’une de 35 millions d’euros dédiée aux crédits agricoles et l’autre de 15 millions d’euros consacrée aux projets d’ESS, ainsi que d’un fonds d’appui à don de 7 millions d’euros, le PRASOC s’adresse aux micro, petites et moyennes entreprises tunisiennes.

Dans le contexte socio-économique actuel, exacerbé par une conjoncture internationale difficile, la Tunisie est confrontée à des défis majeurs pour promouvoir une croissance économique inclusive. C’est ainsi qu’il devient impératif de créer des instruments financiers alternatifs permettant de promouvoir l’investissement et de relancer la croissance économique.

Le programme PRASOC répond au besoin de créer des instruments financiers alternatifs permettant de promouvoir des investissements productifs et créateurs d’emploi et de contribuer à la croissance économique, en offrant des conditions avantageuses aux opérateurs économiques. Taux d’intérêt bonifié, période de remboursement étendue, période de grâce et composante à don (destinée à l’auto-financement, l’assistance technique et/ou l’assurance sur le crédit agricole) sont les avantages offerts.

Le processus d’octroi du crédit est très simple : l’entrepreneur/euse est tenu/e à présenter son dossier d’investissement à l’institution financière ou de microfinance de son choix, qui sera son seul vis-à-vis tout au long de la procédure.  Il/elle pourra utiliser le crédit pour le financement de biens, d’équipements neufs, de services, de travaux d’aménagement, de matières premières, de cheptel et de fonds de roulement, sans aucune restriction sur l’origine des biens.

« Depuis les années ’80, la Coopération italienne s’est déployée en Tunisie, en fournissant des ressources pour le développement économique et social du pays. Les lignes de crédit représentent l’une des initiatives phares de notre programmation car nous sommes fortement convaincus que cet instrument financier est un coup de pouce concret pour créer de nouvelles opportunités d’emploi, contribuer à la modernisation de l’économie tunisienne et améliorer sa compétitivité », déclare M. Andrea Senatori, Directeur du Siège Régional de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement à Tunis.

À ce jour, la Coopération italienne a financé 9 lignes de crédit – le PRASOC étant la plus récente –  pour un montant total d’environ 295,5 millions d’euros et 80 millions de dollars, avec 750 opérations octroyées et environ 13.000 emplois créés/consolidés. Cet engagement pour l’appui au secteur privé comme levier de croissance économique a été renouvelé l’année dernière avec la signature par les Gouvernements tunisien et italien du nouveau Mémorandum d’Entente en matière de coopération au développement pour la période 2021-2023.

La Coopération italienne reste ainsi aux côtés du Gouvernement tunisien pour contribuer à la relance socio-économique du pays.

Pour plus d’information, visitez la page Facebook du programme : www.facebook.com/prasoc.aics

Contacts  

Agence Italienne pour la Coopération au Développement
5, Rue Haroun Errachid – Mutuelleville 1082 – Tunis • Tél : +216 71 893.321 / +216 71 893.144 • Fax : +216 71 893.432
E-mail : segreteria.tunisi@aics.gov.it
www.tunisi.aics.gov.it

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Les recherches de Latifa contre le gaspillage d’eau

par Martina Palazzo

L’oasis du sud-ouest de la Tunisie a une valeur paysagère, culturelle, naturelle et économique extrêmement importante pour l’environnement et les communautés humaines. Au milieu des dunes de sable et des lacs salés, l’agriculture est la principale activité productive qui exploite un sol pauvre de plus en plus confronté aux menaces de la crise climatique, de l’utilisation inefficace des ressources en eau et de la pression démographique. Aujourd’hui, il est d’autant plus nécessaire d’étudier et d’appliquer des stratégies et des techniques de gestion et de conservation des ressources naturelles dans une optique de durabilité et en respectant la biodiversité et les pratiques locales. Dans un contexte où le risque de salinisation des sols, et par conséquent leur infertilité, est de plus en plus menaçant, où les siroccos du printemps et de l’été transportent les sables du désert dans les oasis, où les précipitations sont inférieures à 100 mm par an, même le palmier dattier résilient est confronté au défi de la survie.

Les interconnexions complexes eau-sécurité alimentaire-économie font l’objet d’études de Latifa Dhaouadi, chercheuse au Centre Régional de Recherche sur l’Agriculture Oasienne (CRRAO), le seul institut de recherche étatique dédié au thème de l’agriculture oasienne. Pour elle, le principe selon lequel l’utilisation optimale des ressources naturelles, et notamment de l’eau, conduit à une production agricole durable est fondamental. « L’eau est essentielle, et encore plus dans les oasis. Ici, 98 % de l’eau est utilisée à des fins agricoles », explique Latifa. Le rôle de la recherche appliquée est crucial pour trouver, puis diffuser, des techniques d’utilisation rationnelle des ressources naturelles. « Économiser l’eau, c’est augmenter la productivité et le profit. Dans les oasis, on consomme deux fois plus d’eau qu’il n’en faut pour l’irrigation, et l’excès d’eau favorise la présence d’insectes et de maladies », explique la chercheuse.

Latifa Dhaouadi est titulaire d’un doctorat en génie rural, eaux et forêts et est aujourd’hui l’une des six chercheuses travaillant au CRRAO. Malgré les pressions sociales qui pèsent sur ses choix de carrière et qui l’éloignent de son domicile pendant de longues périodes, elle a fermement décidé, avec le soutien de sa famille, de suivre une voie éducative et professionnelle ambitieuse et bien structurée. Actuellement en Arabie Saoudite pour contribuer à un programme de recherche au Centre national pour le développement de la couverture végétale et la lutte contre la désertification, Latifa est motivée pour systématiser et capitaliser toutes les connaissances sur l’écosystème oasien afin de récolter les bienfaits d’un agir commun.

De nouveau à Tozeur, dans le cadre du « Projet de développement rural intégré dans les délégations de Hezoua et Tamerza », financé par la Coopération italienne et mis en œuvre par le Commissariat Régional au Développement Agricole (CRDA), Latifa a contribué à deux études, commandées au CRRAO, sur les techniques d’irrigation efficientes et la valorisation des eaux de drainage. Les résultats encouragent l’utilisation du système de bubbler (arrosage localisé) pour irriguer les parcelles de manière intelligente et sans gaspillage d’eau, par opposition à l’irrigation par inondation, plus répandue et plus traditionnelle. En outre, l’utilisation du drainage des eaux salées est encouragée pour la culture d’arbustes fourragers indigènes dans le but de former des bandes vertes protectrices autour de l’oasis pour la défendre contre l’ensablement et créer des zones de pâturage. Ces études apportent des solutions à un moment où le capital hydrique de la Tunisie est particulièrement vulnérable et où la lutte contre la désertification est de plus en plus d’actualité. Il ne reste plus qu’à transférer les connaissances aux producteurs, qui sont tenus de suivre les instructions pour rééquilibrer le lien délicat entre aridité-ressources-productivité, comme d’ailleurs c’est prévu cette année dans le plan opérationnel du projet grâce à une collaboration renouvelée avec le centre de recherche appliquée.

« Mon rêve est de devenir une leader reconnue dans le monde de la recherche et de donner, grâce aux résultats de mes études, des opportunités aux femmes de participer au développement rural et social des oasis. L’innovation et la technologie peuvent leur permettre de briller et de ne plus rester dans l’ombre de leurs maris », conclut la chercheuse.

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A Tozeur, dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la désertification, l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement soutient la bonne gouvernance des ressources naturelles pour améliorer les conditions de vie des populations oasiennes. Avec un financement d’environ 5,3 millions d’euros, le « Projet de développement rural intégré dans les délégations de Hezoua et Tamerza », mis en œuvre par le Commissariat Régional au Développement Agricole de Tozeur, intervient dans 18 oasis pour renforcer le développement local participatif, protéger, améliorer et diversifier la production des périmètres irrigués face aux nouveaux défis environnementaux.